Lettre à monsieur le Préfet de Loir et Cher :
J’avais encore confiance en l’État, par son représentant, pour sauvegarder le bien commun, et notamment la mémoire des citoyens disparus dans les conflits au service de la France.
Ce soir je ne l’ai plus. Après que l’exploitant ait voilà plus et moins de dix ans, abîmé ces vestiges de la Grande Guerre que sont les tranchées d’entraînement dites des Sablonnières en forêt de Blois, je viens aujourd’hui de constater qu’à nouveau des arbres sont marqués prêts à être exploités. Je sais, grâce à mes contacts, après coup, qu’une réunion sur le terrain s’est tenue mardi matin hors de ma présence. Il y a bien une volonté de duplicité puisque l’on a entretenu pendant des mois mon espoir que ce méfait ne se ferait pas.
On me demande même de diriger des visites de jeunes des collèges Bégon et Rabelais, ainsi que ceux de la 2ème chance sur ces lieux de mémoire. Devrai-je leur dire que c’est le principe de l’État de droit de ne pas respecter : et les règlements et sa parole ? En effet, le plan de gestion de 2008 qui prévoyait cette exploitation ignorait que les tranchées seraient inscrites monument historique en 2015.
Nous avons dans ce département deux ministres, donc deux représentants du gouvernement auxquels s’ajoute un préfet. Nous sommes sur une des propriétés de l’État, dite privée. La population a un droit de savoir ce que fait le gestionnaire en son nom ?
Pourquoi m’avoir écarté alors que si je n’étais pas intervenu depuis tant d’années, les atteintes au site auraient été irrémédiables.
Je sollicite, pour ces raisons une entrevue au plus tôt avec Monsieur le Préfet de Loir et Cher.
Alain GAUTHIER
Inventeur du site historique, Secrétaire de Vallée de la Cisse,
Chevalier des Palmes Académiques
Voici la lettre que j’ai adressée au Président de la république
Monsieur le Président de la République Emmanuel MACRON,
Au moment même où vous êtes dans notre département, au château de Chambord, je vous sollicite pour la défense d’un autre monument national, unique, car le seul préservé dans son intégralité, que sont les tranchées d’entraînement de la guerre de 1914-1918 au sein de la forêt de Blois.
En effet l’ONF, gestionnaire de la forêt domaniale a entrepris, au mépris de la mémoire des futurs poilus qui sont passés par là, d’abattre les arbres qui protègent les lieux.
Depuis des dizaines d’années je me suis battu contre son acharnement à faire disparaître ce lieu de mémoire, consacré par son inscription comme monument historique en avril 2015.
Grâce aux amis, décideurs, élus et visiteurs de plus en plus nombreux nous avons pu faire valoir la valeur de ce témoignage, de ce moment national, qui n’a qu’un seul équivalent au niveau mondial : le camp Hughes au Canada.
Tous les autres lieux similaires ont disparu par l’usure du temps sauf ici où la canopée des chênes a protégé les lieux de l’érosion.
Puisque c’est l’État qui est propriétaire des lieux, vous avez la responsabilité des décisions qui y sont prises. Un plan de gestion de cette parcelle forestière a bien été validée en 2008, allant jusqu’en 2028, mais en 2008 les Sablonnières, comme on appelle ce lieu, n’avaient pas été reconnues comme monument historique. A mon sens ce changement de 2015 remet en cause l’exploitation des chênes qui ne peut se faire sans en abîmer définitivement les parties touchées.
Les associations de mémoire comme notamment, le Souvenir Français, sont comme moi conscientes du danger.
Un simple rappel : Chambord a failli être transformé en carrière de pierre comme l’a été un château dont je fais la visite virtuelle : Bury situé sur notre territoire et qui accueilli Charles Quint le 16 décembre 1539. Aujourd’hui vous ne pourriez recevoir le président de la république italienne si cela avait été le cas.
Que vais-je dire aux collégien(ne)s, étudiant(e)s, touristes français ou étrangers qui viennent ici, ceux de l’école de la deuxième chance issus de l’immigration qui viennent s’imprégner de notre histoire ? Que la France ne respecte pas la mémoire de ses soldats ?
Merci, Monsieur le Président, de faire que l’exploitation de ces arbres ne se fasse pas. Nés en 1860, ils seront en pleine force de l’âge en 2100 et en 2118 nos descendants pourront se souvenir ici de cette période importante de notre Histoire.
J’ai, Monsieur le Président, l’honneur de vous saluer avec la plus parfaite et respectueuse des considérations.
Alain GAUTHIER, chevalier des Palmes Académiques, inventeur du site, secrétaire de Vallée de la Cisse